Histoire 1
Bienvenue dans la première histoire de l’été. Un été dans lequel je t’embarque dans l’univers de la vie d’Arya, un personnage qui est aussi attachante qu’intrigante. Je t’embarque dans un récit à lire et… à écouter en immersion au son de ma voix. Tu es invité.e à prendre place et à savourer cet été en sa compagnie (et pas seulement…).
Temps de lecture : Environ 8 minutes
Version audio au son de ma voix : J’écoute en audio sur le podcast Des Mots en Extase
La sortir de son étui délicatement. La sensation de son manche dur et lisse sur ma main. Je la sors en entier, je frôle de mes doigts ses cordes. Le son désaccordé de cette guitare qui est pour moi bien plus encore retentit et résonne dans mon salon.
J’ai décidé aujourd’hui de la ressortir, elle a bien besoin d’être dépoussiérée, accordée, un peu comme moi j’ai l’impression. Je soupire à cette idée. Quand est-ce que je me sentirais vraiment accordée ? J’ai le sentiment que mon chemin de solitude est interminable. Je me sens lasse du nombre de fois où mon cœur s’est activé avec l’espoir d’être accordé pour finir blotti dans l’ombre.
Aujourd’hui est une nouvelle journée, le matin se lève à peine. Je suis déjà partie loin dans mes pensées. La lumière du jour qui se lève attire mon regard à l’extérieur. J’ai entrouvert la porte fenêtre je peux entendre les oiseaux, l’extérieur est paisible, en même temps il est à peine 6h30.
Qu’est-ce qui m’a sortie si vite de mon lit ce matin ? La chaleur peut-être ou le rêve qui est venu m’accompagner cette nuit ? J’avais en effet attrapé mon vieux t-shirt noir en sortant de ma chambre pour aller me servir un grand verre d’eau dans la cuisine et préparer mon chaï latte tiède. J’étais posée sur mon canapé à côté de ma guitare, mon chaï latte qui refroidissait sur la tablette devant moi.
J’attrape ma tasse avec son mantra “Tu es capable”… comme si chaque matin j’avais besoin d’avoir ce rappel.
J’avale cette boisson au goût doux et épicé, je ferme les yeux et savoure. Je repose ma tasse et passe ma langue sur mes lèvres pour ne perdre aucune goutte.
Je prends mon téléphone posé sur le rebord du canapé, je déverrouille l’écran en ignorant les notifications. J’ai aperçu un message. Je prends le temps d’ouvrir la messagerie pour cliquer sur cette conversation et la mettre en mode silencieuse en la mettant aux “archives”. Ma super technique pour ne pas être tentée d’aller regarder. Soit dit en passant une technique faillible quand je suis dans l’attente d’un message…
Bref. J’ouvre l’application qui m’intéresse, l’accordeur de guitare.
J’attrape ma guitare et commence l’accordage de celle-ci, aïe c’est vraiment désaccordé. Je le fais pour les six cordes, de la plus grave à la plus aiguë.
Et maintenant ?! Je parcours les cordes, quelques exercices me reviennent en mémoire pour réveiller mes doigts et la souplesse de ces derniers. Les cordes en acier viennent marquer le bout de mes doigts mais aujourd’hui je sais que je vais aller au bout de ce que j’ai prévu.
J’ai décidé d’accompagner ce texte écrit, ces paroles, cette chanson écrite il y a quelques mois. J’ai choisi ce jour pour passer à l’action, un 21 juin, jour de la fête de la musique.
Le souvenir de la fête de la musique de l’année dernière me revient à l’esprit, ce jour-là je n’étais pas seule contrairement à maintenant. J’écarte la pensée et retourne à mon instant présent.
Je pose les accords, je les enchaîne, doucement puis de plus en plus avec assurance. Je retrouve le plaisir de jouer très rapidement, mes habitudes, mes failles aussi avec le passage du couplet au refrain qui bloque encore. J’insiste encore, et encore. Je ne lâche pas. Je suis capable. J’y passe toute la matinée. Je ne vois pas défiler les heures. Mon estomac me rappelle l’heure car la faim me fait signe.
Je dépose la guitare sur le canapé et je me lève en mode rouillée. Quelques étirements, mon cou qui craque un peu. Je prends le flyer du nouveau restaurant japonais de la ville qui vient d’ouvrir la semaine dernière. Je sais déjà ce que je vais choisir. Un bowl saumon avocat et un dragon roll. J’appelle pour commander et je double les doses pour avoir mon repas du soir. C’est décidé c’est journée nourriture mode “sushis”, je n’ai pas envie de cuisiner. Livraison prévue dans trente minutes, parfait. J’ai le temps d’aller me doucher et m’habiller.
L’interphone sonne. Trente minutes de livraison précisément comme annoncé, leurs plats seront-ils à la hauteur aussi ? J’ouvre le portail et le livreur me dit j’arrive. Je n’entends pas de bruit de scooter mais d’une voiture qui remonte l’allée.
Bizarre cette voix m’est familière mais je n’arrive pas à bien distinguer, avec la qualité de l’interphone. Je passe devant mon miroir dans l’entrée pour checker mon reflet. J’ai enfilé ma robe blanche longue après ma douche, mes cheveux encore mouillés retombent de chaque côté. J’entends la voiture s’arrêter devant l’entrée, le bruit de portière qui s’ouvre. C’est à ce moment que j’ouvre la porte et m’avance pieds nus sur le perron. Le livreur est penché vers le siège passager et me présente son fessier qui attire mon regard. Il se retourne et là je reste figée.
Je le reconnais. Steve.
Été de l’année dernière, une rencontre lors d’une soirée d’inauguration d’une exposition avec une murder party, des duos avaient été tirés au sort et nous étions un binôme inconnus mais très efficaces. S’en était suivi une nuit à nous balader et à refaire le monde comme si nous nous connaissions depuis longtemps. Puis ce furent les sept jours les plus intenses que je n’avais jamais vécus, dignes d’un roman. Même son départ pour le travail loin aurait pu créer une comédie romantique. Une rencontre, aucunes promesses si ce n’était juste nos prénoms échangés et vivre le moment présent.
Steve est là devant moi. Je suis là devant lui.
Il s’avance vers moi et monte les trois marches qui nous séparent. Il me sourit.
— Hey te voilà Arya, je t’ai cherché longtemps.
Sa voix. J’ai tant rêvé de ces mots, que j’ai peur de ne plus y croire.
Nous restons là dans le silence, le regard plongé en l’autre, intrigués et pourtant sereins…
Suis-je en plein rêve ou m’a-t-il vraiment dit ça ?
L’attente vaut-elle vraiment la réalisation de ce rêve ? …
A suivre…
La suite demain.
J’aime cette artiste qui sait fait vivre ces histoires. J’ai été très vite embarqué par cette histoire contée par une voix susurrée et très sensuelle. Je recommande.